Au sommet de son estrade, du haut de sa petite taille, mon ado et ses codisciples du cours de théâtre (au lycée) pas au cours Florent, ont joué lundi et mardi soir devant un public enthousiasme, normal, les professeurs, les parents, la famille, les copines et copains, une pièce de théatre "Le Suicidé" de Nicolaï Erdman. Lorsqu'elle m'a annoncé le titre de la pièce qu'elle apprenait, je suis tombé par terre en me disant que le prof de théatre était fou, mais au fur et à mesure des répétitions, j'ai compris que non et que par contre il avait beaucoup d'humour d'avoir choisit cette dernière.
Cela se passe en Russie, Nicolaï Erdman en 1925 est porté au sommet de la gloire avec sa première pièce : le mandat.
il écrit alors : le suicidé, sa seconde oeuvre qui est immédiatement interdite par le pourvoir soviétique et ne sera jamais jouée de son viviant. (on comprend mieux pourquoi)
Des fragments du Suicidé ont circulé clandestinement, en particulier après la déstanilisation, mais ce n'est qu'au cours des années 80 que le texte sera redécouvert dans sa version complète, puis traduit dans de nombreuses langues et joué sur les plus grandes scènes.
Les ados n'étaient que des amateurs, mais la pièce est très réussie et nous avons bien rigolé.
voici le thème de la pièce de théatre
le suicidé-comédie
Le Suicidé, de Nicolaï Erdman, traduit avec tonicité et vivacité par André Markowicz, c'est une ronde des mots au pays des soviets, c’est un concentré de Labiche dans un appartement communautaire de Moscou, une série de figures humaines à pleurer de rire. Ou comment un homme qui se réveille une nuit avec une fringale de saucisson de foie se retrouve, de méprises en quiproquos, porte-parole de toutes les communautés d’une URSS en malaise… De son épouse au représentant de l’intelligentsia en passant par celui de l’Eglise, tous croient qu’il a toutes les raisons de se suicider, lui, le chômeur, et tous lui demandent de le faire en leur nom…
Ce suicidé c’est un peu nous tous, "petits vermisseaux" pris dans la masse et le maelström du pouvoir. Le Suicidé est une comédie classique, soviétique, hors-norme, insolente, athlétique, dans la lignée des comédies russes, universelle, politique, métaphysique. Et finalement, contrairement à son titre, un formidable hymne à la vie.
Les seize comédiens et musiciens accompagnés par Guy Lombroso vont prêter leurs voix, souffles et corps, tendresse et jubilation, à ce concentré de vie dans un monde a priori réinventé pour l’étouffer.
Ma petite ado y jouait le rôle de Iégor Timoféïévitch (légorouchka) et celui d'une petite vieille.

